Le régime fasciste des colonels, au pouvoir en Grèce entre 1967 et 1974, a arrêté plus de dix mille personnes à la suite du putsch d’avril 1967: des militant-e-s de gauche, des syndicalistes et démocrates. Pendant des années, des milliers d’hommes et de femmes étaient obligés de vivre dans des prisons et sur des îles transformées en camps de concentration. Parmi eux, des personnalités connues comme le compositeur Mikis Theodorakis. Le régime développa une large gamme de méthodes de torture, qui trouvaient régulièrement application. Telles que la «Falanga» («Les plantes des pieds sont frappées avec un tuyau métallique ou un fil en métal»); la «torture par pendaison» («Le prisonnier est suspendu par les poignets, par les pieds ou les oreilles à l’aide de cordes ou de menottes»); la «torture par électrocution» («Des électrodes sont fixées sur certaines parties du corps, à travers lesquelles on envoie un courant puissant. Cette technique de torture es en général pratiquée sur les parties génitales… aussi bien chez des femmes que chez des hommes. »). Ou encore « le traitement par l’eau»: «On verse de l’eau dans la bouche et dans le nez du prisonnier, et on lui étale du détergent ou du savon dans les yeux, la bouche et le nez. Ce faisant, on lui frappe la tête contre le banc de torture sur lequel il est attaché.»
Cité d‘après le «Livre noir de la dictature en Grèce», publié aux éditions Rowohlt, Hambourg, en 1970, page 134, sur la base de rapports qui ont été ultérieurement remis au Conseil Européen.