Sahra Wagenknecht

Au lieu d’essayer avec des méthodes mafieues de contraindre un pays déjà totalement appauvri à de nouvelles coupes sociales, la chancelière allemande Angela Merkel doit imposer un effacement des dettes et aider la Grèce à se remettre sur pied, économiquement. Pourquoi la population grecque devrait continuer à se saigner, uniquement pour que des nouveaux crédits soient versés qui servent à rembourser d’anciens crédits ? Ce cercle de l’indignité doit être brisé. Mais Angela Merkel devrait alors avouer qu’elle a enfoui des dizaines de milliards d’euros du contribuable, en pure perte. Afin de limiter le préjudice pour les contribuables, il faudrait mettre à profit les sommets européennes pour négocier sur une taxation des grandes fortunes.

La chancelière et les bourreaux à col blanc dans les institutions ont dores et déjà suscité suffisamment de misère, en Grèce. Ils ont truqué des chiffres relatifs au taux d’endettement supportable pour la Grèce (« taux de viabilité ») et dicté à ce pays des objectifs de remboursement totalement irréalistes, ne pouvant même pas être atteints par leur politique de coupes impitoyable. En appliquant leurs propres règles, ces institutions auraient dû insister sur un effacement partiel de la dette grecque dès 2010. Ca auraient alors été les banques qui auraient été punies pour leur propre politique irresponsable, les contribuables auraient été moins touchés, et aux Grecs et aux Grecques, beaucoup de souffrances auraient été épargnées.

Sahra Wagenknecht est la première présidente adjointe du groupe parlementaire du parti DIE LINKE.